HUITIÈME DEGRÉ

JACOB DE HENNEZEL ÉCUYER SEIGNEUR DE SENENNES

A partir de ce degré, la filiation de cette branche est précisée. Le seigneur Jacob de Hennezel, escuyer, seigneur de Senennes, et sa femme demoiselle Jeanne Vaillant, sont, désignés comme les grands-parents maternels de François de Hennezel, escuyer, seigneur de Boisvert, dans le contrat de mariage de ce gentilhomme soixante quinze ans plus tôt, Jacob demeurait à la verrière de la Patrenostière autrement dit la Grande Catherine, lorsqu'il périt brusquement. Voici les faits.

Au cours d'un séjour qu'il faisait à Saint Vaubert, au domicile de Jean de Thiétry, Jacob se prit de querelle avec Abraham de Hennezel, seigneur du Tourchon le jour de la sainte madeleine (22 juillet 1603). Jacob entra inopinément dans la chambre où dormait son parent « en colère et presque à demi furieux, brandissant son épée, en tenant des propos piquants et injurieux, avec une infinité de menaces accompagnées de blasphèmes et de déportements ». D'autres gentilshommes, présents dans la chambre, cherchaient à s'interposer entre les deux cousins. En voyant qu'on l'empêchait de s'approcher de M. du Tourchon, Jacob quitte précipitamment la pièce, il court chercher une arquebuse qu'il a cachée dans un coin du four à verre.

Prévoyant le danger, Abraham saute de son lit, il enfile hâtivement ses hauts de chausse, empoigne son épée et s'élance à la poursuite de son agresseur afin de l'empêcher de faire usage de son arme. Le malheur voulut qu'en courant, M. de Senennes trébucha. Dans son élan, M. du Tourchon butta sur son cousin, son épée l'atteignit « aux cuysses ». La blessure était grave, M. de Senennes mourut peu après.

Craignant d'être poursuivi pour homicide, Abraham de Hennezel prit la fuite, il quitta la lorraine. Sa femme, Jeanne de Houdrichapelle, implora la clémence du duc Charles en faveur de son mari. Le prince accorda des lettres de rémission au meurtrier involontaire qui put rentrer au pays (17 décembre 1603).

On ne connaît rien d'autre de l'existence de Jacob.

Le fait que sa femme était une demoiselle le Vaillant ou de Vaillant permet de supposer qu'il s'était marié au cours d'un séjour en Thiérache.

Originaires de Normandie comme les Caqueray, les Bongars et les Brossard, ces vaillant ont formé d'innombrables branches.

Au temps d'Henri IV, plusieurs représentants de cette famille vivaient en Haute Picardie, notamment dans la forêt de saint Gobain, à la verrerie de Charles Fontaine. Vers la même époque, une autre demoiselle le Vaillant était la femme de Charles de Hennezel de Belleroche. Cette famille portait « D'azur à une main dextre de gueules mouvant d'une nuée d'argent, tenant une épée de même à la garde d'or et posée en pal, à pointe en haut ».

Jacob de Senennes devait être jeune marié lorsqu'il fut tué, aussi ne lui connaît-on qu'un fils, David de Hennezel de Senennes, écuyer, seigneur de Senennes qui suit. . .

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