7 - VOYAGE AU PAYS DE VAUD

PRINTEMPS 1911

YVERDON - ESSERT - PITET - DONNE LOYE -  ST MARTIN DU CHENE - PAQUIER - CHAVANNE LE CHENE - ROVRAY

 MARS 1919

VISITE A LA NEUVILLE AUX JOUTES 

AUX PAYS - BAS

A LA RECHERCHE DES GENTILSHOMMES VERRIERS

OCTOBRE 1927

FLOREFFE - NAMUR  - VOYAGE EN FRANCHE- COMTE

 DU 3 AU 8 JUILLET 1928 -

CHALONS-SUR-MARNE - BAR-SUR-SEINE - DIJON - BESANCON - ORNANS

OISELAY-LE-CORDONNET - CHAUX - BOULT - BEAUJEU - VERREUX

SECOND VOYAGE EN LORRAINE

DU 13 AU 31 JUILLET 1928

VESOUL - LUXEUIL

Nicolas de Hennezel, prieur de st Jean Baptiste d'Annegray en 1444.

 PLOMBIERES

Entrée dans la ville, en 1499 d'Antoine de Hennezel, prévôt d'Arches.

 LE VAL D'AJOL

Où un Hennezel de la Frizon, chevalier de St Louis fut percepteur.

 REMIREMONT

La rue des arcades et l'église - Gérard de Hennezel fournisseur de vitraux pour la collégiale - Les dames du chapitre, protectrices des gentilshommes verriers.

EPINAL

Promenade en ville - L'église St Maurice - les Spinaliens et leur parapluie-Acquisitions d'imageries - Les bords de la Moselle - Vaillance du chevalier de Gemmelaincourt, en 1814, sur le pont des Quatre-nations - Son père condamné à mort, sous la terreur par le directoire d'Epinal.

 VENDREDI  13 JUILLET 1928

Des sept heures du matin, les deux autos quittent Besançon, pour gagner la lorraine où je projette de passer une huitaine de jours à Epinal et à Nancy. Trajet par une route jalonnée de souvenirs.

 VESOUL

Ville ou les archives départementales riches en documents de famille, m'amèneront à séjourner a deux reprises différentes

 LUXEUIL

De vieilles et belles maisons du XV° siècle charment le visiteur traversant cette petite ville. A quelques kilomètres, se trouve le prieuré de St. Jean Baptiste d'Annegray, un disciple de St. Colomban, portant notre nom, le frère Nicolas de Hennezel en fut le prieur de 1444 à 1478.

PLOMBIERES

Station thermale déjà célèbre au temps des romains et qui accueille encore des baigneurs illustres. Ville entassée dans le creux étouffant d'une étroite vallée. Nous y déjeunons. Tandis que Renée et sa grand-mère font l'emplette de dentelles et de beau linge, travail d'ouvrières du pays, je parcours hâtivement les lieux. Ils me rappellent le nom de Antoine de Hennezel, prévôt d'arches de 1499 à 1504, cette importante charge l'obligeait à venir chaque printemps à Plombières, présider une curieuse cérémonie. Le dernier jour d'avril à la nuit tombante, le prévôt arrivait à l'entrée de la ville, à la tête des hommes de la prévôte, en armes et enseignes déployées, il tirait alors son épée et, la tenant à la main, faisait trois fois le tour de Plombières, suivi de sa troupe. A chaque tour, il s' arrêtait devant l'entrée du grand bain et criait :

 « De par St. Pierre et le souverain comme gardien, qu'aucune personne ne fasse ni noise, ni débat es franchise de ce lieu, sous peine d'amende »

 Les gouverneurs de Plombières et leurs commis disposaient tout autour du bain, des falots pour éclairer la cérémonie et quatre d'entre eux en portaient devant le prévôt d'Arches, pour guider la marche du cortège. Cette coutume se perpétua longtemps, le premier mai de chaque année, à l' ouverture de la saison d'eaux, on criait: « vive St. Pierre, vive Monseigneur le duc de Lorraine ».

LE VAL D'AJOL

Une route en lacets, à travers de pittoresques « feuilles » ( c'est l'expression locale) descend au val d'Ajol. Ce bourg important s'étire en bordure de la route de Remiremont au milieu d'une vallée verdoyante. On est en pays industriel, notamment de tissages et de scieries. Sous la restauration, Célestin d'Hennezel d'une branche obscure, celle de la Frizon, fut percepteur ici. Louis XVIII lui avait accordé ce poste en récompense de ses services pendant l'émigration à l'age de quinze ans. Ce gentilhomme avait rejoint l'armée des princes,  il fit plusieurs campagnes. Le grade de sous-lieutenant et la croix de chevalier de St. Louis reconnurent sa valeur. Il quitta la perception du val d'Ajol en 1827, pour se retirer à Claudon, commune dont il avait été maire sous l'empire et y mourut en 1834.

Nous remontons la vallée d'Ajol dans la direction de Remiremont. La route serpente, ressérée entre les pentes abruptes et boisées des forêts d'Humont et d'Herival. Nous stationnons quelques instants sous leurs ombrages, car la chaleur est accablante.

 REMIREMONT

Pendant cinq siècles, cette petite ville fut le siège de l'illustre chapitre des chanoinesses qui se partageaient au pays des Vosges, la suzeraineté des fiefs et des verreries de notre famille. Il y avait aussi à Remiremont, un couvent de capucins auquel nos pères faisaient des legs et demandaient des prières. Comment passer ici sans voir les monuments qui ont survécu à la disparition du chapitre et à la révolution.

Les autos stationnent dans la grande rue. Elle est bien curieuse avec ses larges arcades recouvrant les trottoirs sur la façade de chaque maison, cela rappelle un peu la rue de Rivoli à Paris. Au fond de ces arcades, s'ouvrent des devantures de magasins de produits locaux, dentelles, pains d'anis, confiture de myrtilles. Voici l'Église St Pierre, autrefois insigne collégiale du chapitre, aujourd'hui unique paroisse de la ville, c'est un monument gothique. Bâtie en grès des Vosges, elle est imposante dans sa simplicité. En 1682, un tremblement de terre épouvantable ayant causé de grands ravages à Remiremont, une partie de l'église ancienne s'effondra et dut être reconstruite. On chercherait en vain dans celle d'aujourd'hui, un fragment des vitraux qu'un gentilhomme, M. Gérard, avait fabriqué à la fin du XVe siècle, dans ses verrières de Hennezel, près de Darney, à la demande des chanoinesses.  Il en est question dans de vieux comptes du chapitre. La décoration intérieure du monument est du XVIII° siècle, boiseries du choeur et stalles des dames présentant de fines sculptures Louis XV et Louis XVI. La porte de la sacristie est un beau spécimen du style rocaille. lui faisant vis a vis dans le bas-côté sud, une niche contient la statue de la vierge du trésor, elle est fermée par un joli vantail, vraie broderie de bols sculpté et doré ou des fleurs se mêlent à des ornements de rocaille. L'encadrement de cette niche et la plupart des autels sont lambrissés de marbre.

 Tout contre est accolé l'ancien palais abbatial, aujourd'hui hôtel de ville et tribunal,  il a grande allure. Au-dessus, la promenade du calvaire permet de contempler le panorama de la ville et de découvrir, sur une grande étendue, la vallée de la Moselle.

 Les dames de ce chapitre appartenaient à la haute noblesse. A toutes les époques, elles furent bienveillantes pour nos ancêtres. Ceux-ci n'hésitaient jamais à invoquer leur protection, lorsque les guerres ou les malheurs les accablaient, tels ces Hennezel, appelés par le duc Charles IV à défendre Épinal, à l' automne de 1670, Clément d'Avrecourt, notre ancêtre, et ses cousins Claude François de la Bataille, Josué du Tolloy et Anthoine du Grandmont, faits prisonniers par les soldats de Louis XIV. Les français ne voulaient pas les relâcher sans qu'ils aient payé une forte rançon, dépassant leurs moyens. Je me souviens des termes de l'émouvante requête que les quatre gentilshommes adressèrent à « Madame la Princesse de Salm, abbesse de Remiremont, leur protectrice » pour qu'elle intercède en leur faveur, afin d'obtenir, sinon une exception de cette somme excessive, du moins sa réduction. Cette supplique porte les signatures des quatre prisonniers, elle se trouve dans un carton des anciennes archives du chapitre (septembre 1670). Nombreux aussi furent les Hennezel auxquels les chanoinesses témoignèrent leur confiance, en leur consentant la vouerie de plusieurs de leurs seigneuries, depuis celle de Viomenil au XVIè siècle jusqu'à celle de Punerot et Gemmelaincourt au XVIIIè siècle.

 Comment ne pas rappeler enfin que le chapitre St Pierre de Remiremont intervint presque toujours en faveur des gentilshommes lorsqu'ils demandaient à leur souverain l'autorisation de fonder une nouvelle verrerie ou d'accroître l'étendue de leur proprieté. J'aurai encore l'occasion de traverser cette ville et d' évoquer d'autres souvenirs. Ce soir,  il faut gagner Epinal en descendant la large vallée où serpente la Moselle. Nous y arrivons pour dîner et loger a l'hôtel moderne,  il est tout proche de la préfecture où se trouvent les archives départementale.

 La chaleur a été si écrasante pendant cette randonnée, 35 degrés à l'ombre, que ma belle-mère est menacée d'une congestion.

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