DIDIER II DE HENNEZEL ECUYER

SEIGNEUR DE HENNEZEL, DE SENENNES ET DU TOURCHON

Didier II était le quatrième ou cinquième fils de Didier I, seigneur de Hennezel. Après la mort de son père, entre 1517 et 1520, il hérita avec ses frères, Claude II et Christophe, des verrières de Hennezel et du Tourchon. Ils se partagèrent par tiers ces domaines. Ce partage est connu, ces gentilshommes figurant dans un procès concernant le Grandmont, acte dans lequel sont cités par ordre de primogéniture, six des fils de Didier I (6 avril 1547).

Sa part d'héritage parut insuffisante à Didier II pour lui permettre d'élever une famille nombreuse. Il s'associa avec Claude II pour étendre son activité.

Les deux frères choisirent la vallée de Droiteval « sur le ru de Senennes » « ou de Sevengne » en amont de l'abbaye, un terrain propice à la création d'un nouveau domaine. Le duc Antoine leur concéda ce terrain en spécifiant dans ses lettres patentes que Didier II et claude II étaient les plus jeunes des sept héritiers de Didier I (21 mars 1520).

En 1534, Didier renonce à ses droits dans un procès pendant à la justice de Monthureux contre deux habitants du bourg (10 janvier 1534). Il mourut peu de temps après. L'une des pièces du dossier du procès de 1547 précise que Didier était décédé une douzaine d'années auparavant (3 aout 1548). Deux pièces de cette instance, conservées à la bibliothèque nationale, donnent les noms des deux femmes de Didier de Senennes et ceux de ses enfants.

En premières noces, il épousa Philippe Waltrin, fille de « Nicolas Waltrin, de Darney. Ce Nicolas devait être le même personnage que « Nicolas Waultrin, prévôt de Darney » cité comme témoin en 1493, avec Geoffroy et Christophe de Bassompierre dans un acte d'ascensement consenti à Philippe de Viry, prieur de Relanges.

Les Waultrin (le nom s'écrivait indifféremment Waultrin ou Waltrin) étaient une famille notable des environs de Mirecourt qui remplissaient avec distinction des fonctions administratives dans la région.

Vers la même époque, Antoine Waultrin exerçait la charge de lieutenant du bailli de Chatel-sur-Moselle. son fils Adrien, gruyer et receveur de Chatel fut anobli le 23 juillet 155 par le comte de Vaudemont, tuteur du duc Charles.

Les waultrin portaient « D'argent à une rose de gueules, au chef d'azur » et pour cimier, un dontrochère vêtu d'argent, de gueules et d'azur entre deux pennes aux armes de l'écu.

Philippe Waultrin mourut peu de temps après la création de Senennes par son mari. Elle ne laissa qu'un fils mineur. Didier se remaria à Cathin de Vouzey ou de Voisey d'une famille déjà alliée aux nôtres.

En 1523, Claude de Vousey était la femme de Pierre I d'Ormoy. En 1553, Barbe de Vouzey épouse de Jehan de Thiétry, était la belle-mère de Gaspard de Thysac de la Rochère. Les généalogistes du XVIII° siècle ayant mal lu le nom, le confondirent avec celui de Bouzey.

Cette famille tirait son nom du village de Voisey, près d'Ormoy. De noblesse ancienne, six Voisey furent reçus chevaliers de saint Georges, en 1487 et 1556. En 1453, marguerite de Bar, femme de Jehan de Vouzey, faisait un échange de ter­res avec le chapitre de Remiremont. Un siècle plus tard, en 1570, Huguette de Voisey était chanoinesse de cette abbaye, elle est citée dans les preuves faites au XVIII° siècle par la branche de Champigny.

Les Voisey portaient de sable à trois cols de cygne d'argent, becques de gueules.

Didier II mourut dans la force de l'âge. Catherine de Vouzey était veuve quand elle fut assignée par son beau-fils en son nom et aux noms de ses enfants mineurs, au sujet de la part de Senennes qui revenait à ce gentilhomme (16 avril 1544). Le procès, dura plusieurs années. Au début d'août 1547, François de Hennezel réclamait à sa belle-mère le partage de la verrerie. Il finit par obtenir gain de cause, à partir de 1550 se trouvait indivis entre lui et sa belle-mère, ses demi-frères et son oncle Claude II (18 août 1542 - 1552).

Lorsqu'est passé en 1553, le marché avec le négociant Balois, Jehan Lange Calderin, les cinq détenteurs de la verrerie figurent parmi les signataires de l'acte (13 février 1555).

En mai suivant, a lieu le partage définitif de l'héritage de Didier II entre son fils du premier lit, sa seconde femme, Catherine de Vouzey, et les quatre enfants du deuxième lit (deux fils et deux filles). Les témoins de l'acte sont Nicolas II de Hennezel, seigneur de Vioménil et Claude de Hennezel, seigneur de Monthureux-devant-Baulay, tous deux sont qualifiés écuyers (7 mai 1553).

A l'automne de 1557 lors d'une visite de la verrerie de Senennes par Nicolas Vosgien, mandataire de la chambre des comptes, Catherine de Vouzey vivait encore, elle figure avec son beau-fils François le Vieulx, son fils cadet Claude et son petit-fils François le Jeune, parmi les habitants du domaine (13 octobre 1557)

Les enfants de Didier II furent du premier lit,

1 - François de Hennezel, dit le Vieulx, écuyer, seigneur de Senennes.

Le premier acte où il est mentionné est l'assignation qu'il fit à sa belle­ mère pour obtenir la jouissance de la part de Senennes (16 avril 1544).

L'année suivante « Noble Francoys Hennezel, escuyer » obtient du receveur de Darney, la remise du paiement d'une amende qu'il a encourue,en raison de la charge que représentait pour lui les frais de son procès avec sa belle-mère (31 décembre 1545). Avec les autres copropriétaires de Senennes, il est du nombre des maîtres de verreries qui subissent une augmentation de cens annuel pour avoir excédé les limites du domaine, par leurs défrichements (5 aout 1551).

Dix huit mois plus tard, avec ses demi-frères, son oncle et son cousin ger­main, François signe le fameux accord de fabrication passé entre tous les maitres verriers de la foret (13 - 16 février 1553). L'année suivante, avec son neveu Claudot, il obtient du duc Nicolas, la concession d'une terre « Dessous la Haute Roche » sur le ru de Senennes, pour la convertir en prairies et créer une scierie (28 décembre 1554).

L'été suivant, Francoys, escuyer, verrier, demeurant à la verrière de Senennes, signe l'engagement que prennent les maîtres des verreries de ne fabriquer que trente liens de verre par jour et le marché avec Jehan Lange Calderin (26 août 1555).

A l'automne 1556 « François le Vieulx, de Senennes « interrogé par la cham­bre des comptes de Nancy, se déclare satisfait du fonctionnement du marché lange (16 septembre 1556). François vivait encore, le 29 octobre 1572, et il est copropriétaire de la scierie de la Haute Roche. La verrerie de Senennes est éteinte depuis plus de deux ou trois ans faute de combustible. Le duc a autorisé François et ses associés à allumer des fours provisoires à la hutte en attendant que la forêt autour de Senennes soit repoussée.

Trois ans plus tard, M. de Senennes est mort. La verrerie ne flambe plus­. Celle de la hutte qui la remplace momentanément, appartient par moitié à sa veuve dont le nom est inconnu et à ses héritiers (30 juin 1575).

II - Didier III de Hennezel, écuyer, seigneur de Senennes qui suit.

III - Claude III de Hennezel, écuyer, seigneur de Senennes, surnommé Claudot pour le distinguer de son oncle claude II qui fonda le domaine avec Didier II. Le 13 février 1553, Claudot, escuyer, signe l'accord des verriers. Le 26 août 1e 1555 avec Didier III il approuve le marché de Jehan Lange. Le 13 août 1557, Claudot, fils de Didier II, possède la moitié de Senennes et voit sa redevance au fisc ducal augmentée pour avoir empiété sur la forêt. Le nom de sa femme est inconnu, mais il fut le père d'un fils.

A. François de Hennezel, écuyer, seigneur de Senennes, dit « le jeune » pour ne pas le confondre avec son oncle François le Vieulx. Il est dit « fils de Claudot » dans les lettres du duc Nicolas concédant le terrain « dessous la Haute Roche » et autorisant la création d'une scierie (28 décembre 1554).

En 1556, François le Jeune est interrogé par le représentant de la chambre des comptes, en même temps que François le Vieulx, au sujet du fonctionnement du marché Lange (16 septembre 1556).

L'année suivante, lors de sa visitation des verrières de la prévôté, François Vosgien note les noms des gentilshommes qui travaillent à Senennes, il inscrit le nom de François le Jeune après celui de son père Claude, celui de son oncle François le Vieulx, après le nom de sa grand-mère paternelle Catherine de Vouzey (13 octobre 1557). En 1571, dans les comptes du receveur de Darney François, fils de Claudot pour sa part de redevance de la scierie de la Haute-Roche (31 décembre 1571).

En janvier 1582, le moulin actionnant cette scierie appartenait à Robert de Mouzon d'Attigny, qui voulait utiliser la chute d'eau pour actionner une papeterie, il avait acquis ce moulin de François, fils de feu Claudot et de François, fils de Didier et il entend bénéficier des droits qui y sont attachés (12 février 1582).

François le jeune vivait encore en 1595, il est cité en tête des gentilshom­mes qui résident à Senennes au début de cette année là et leurs noms figurent sur le rôle de messieurs les gentilshommes verriers dressé par les représentants de la chambre des comptes (25 janvier 1595).

On ignore si François se maria et s'il eut une postérité.

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